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Pratique de la piste à moto : un moyen d’augmenter la sécurité sur route ?

Alors qu’en France la sécurité routière considère que tout ce qui roule un tant soit peu rapidement comme étant un danger potentiel sans autre forme de réflexion, et que le gouvernement s’entête par tous les moyens à traquer le conducteur qui aurait l’outrecuidance de dépasser la sacro-sainte limitation de vitesse, le motard est un coupable tout désigné.

Chevauchant leurs « puissantes machines », pour reprendre les termes souvent employés par les ayatollah du tout répressif, ceux-ci passent bien souvent pour des maniaques de la vitesse auprès de l’opinion publique.

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Certes, ne nous mentons pas, nombreux sont ceux d’entre-nous qui ne respectent pas drastiquement les limitations… Mais comme j’avais déjà eu l’occasion de le dire, en terme de pédagogie, il n’y a pas pire idée pour empêcher un comportement que de l’interdire purement et simplement, qui plus est quand le moindre écart est réprimé de façon bête et méchante.
Au moment où tout est fait pour « protéger » cette catégorie d’usagers avec en tête une limitation pour tous les novices à 47.5cv quel que soit leur âge pendant 2 ans sans aucune prise en compte réelle de l’expérience de conduite pendant cette période, n’existerait-il pas d’autres moyens de former les conducteurs à de vraies notions de sécurité, en rapport avec la vitesse mais aussi bien d’autres aspects ô combien plus essentiels de la conduite à moto ?
Et si en plus d’acquérir de vraies compétences utiles sur la route, c’était l’occasion de se faire plaisir ?


Cet article est divisé en 5 pages :

Page 1 : Introduction et profil des répondants au sondage
Page 2 : « Vous et la piste », votre rapport à la piste, vos attentes par rapport à sa pratique
Page 3 : « La piste, l’endroit idéal pour progresser… sur route », l’avis des pratiquants
Page 4 : « Piste et sécurité routière », analyse et réflexions
Page 5 : Quelques conseils de base pour débuter, remerciements


Un sondage pour mieux comprendre l’impact de la pratique de la piste sur le comportement routier des motards

C’est au tout début du mois de Mai que j’ai eu l’idée de lancer un sondage portant sur la piste, le profil des pratiquants, mais aussi de ceux n’y ayant encore jamais posé les roues ou prévoyant de le faire prochainement.


Le but était de déterminer pour ceux qui sont déjà familiers de cette pratique, l’expérience qu’ils en tiraient au quotidien une fois de retour sur les routes. Pour les autres, il s’agissait d’expliquer ce qu’ils attendaient d’une journée d’initiation et éventuellement déterminer les facteurs qui les faisaient hésiter à s’y essayer.

Et avec 113 réponses, vous avez été très nombreux à participer, bien plus que je ne l’espérais ! Ce qui devait à la base être juste une enquête permettant de m’aiguiller dans la rédaction de cet article s’est révélé être bien davantage, avec assez de résultats permettant d’établir un échantillon représentatif. De plus, nombreux sont ceux d’entre-vous qui n’ont pas hésité à me partager leur expérience de façon très complète. Merci à vous tous !

En parlant de tendances, on le verra plus loin, celles-ci sont très nettes concernant l’influence de la pratique de la piste sur les comportements des conducteurs une fois ceux-ci de retour sur le réseau routier.

 

Votre profil

Parmi les répondants, on retrouve une majorité d’hommes (86.7 %) et une part de femmes approximativement représentative du nombre de motardes en France, qui s’élève à environ 16%.
Majoritairement possesseurs du permis moto à 92.8 %, vous êtes issus de tout le territoire, avec légèrement plus d’habitants du Sud-Est (première région : Provence Alpes – Côte d’Azur)

L’âge des sondés est également représentatif de l’âge des conducteurs français, avec une répartition assez homogène :

 

Concernant le nombre d’années depuis lequel vous pratiquez la moto, on constate qu’on a essentiellement à faire à des conducteurs assez expérimentés, roulant en majorité depuis plus de 5 ans.
Pour ce qui est du type de monture, on retrouve en première place le roadster à 42.8% des réponses, suivi par les sportives à 36.9%

Vous êtes plutôt du genre « roule toujours », à prendre la moto pour les trajets du boulot et pour la ballade, en semaine et les week-end.

 

En bref

Le répondant « type » s’avère être assez représentatif du motard français moyen. Que ce soit concernant l’âge ou le nombre d’années d’expérience de la moto, on retrouve des proportions conformes aux dernières études sur le sujet. Ce qui tend à légitimer les résultats de cette enquête, aucune population n’étant réellement sur-représentée, en dehors peut-être du nombre de possesseurs de sportives, dont le nombre de propriétaires s’est effondré ces dernières années en raison de la politique du tout répressif conjugué à l’exclusivité des machines récentes.
Mais comme le sondage comporte un certain nombre de répondants qui pratiquent exclusivement la piste comme on le verra plus loin, cette sur-représentativité n’a rien de réellement surprenant.

Lire la page 2, « Vous et la piste »

Vous et la piste

Une grande majorité d’entre vous n’a jamais été sur piste, à hauteur de 61.9%. Certains (17.7% ) s’y sont rendus pour la toute première fois à l’occasion de journées « découvertes » organisées par les concessions ou les boutiques d’accessoiristes (Dafy, Moto-Expert…). Dans des proportions similaires (15%), certains pratiquent la piste de façon plus régulière, mais sans avoir pour but la compétition, à l’instar de seulement 5.3% des sondés.

 

Pour les personnes n’ayant jamais pratiqué la piste, la principale raison invoquée (43.7%) est le coût que demande cette activité, suivie de peu par la crainte d’abîmer son véhicule lors d’une chute pour 42.3% d’entre-vous.
Vient ensuite avec 35.2% le souci de ne pas avoir un équipement adéquat. Pour 23.9% des répondants, c’est surtout aller s’initier à la piste seul sans un proche pour accompagner ou un ami déjà pratiquant qui pose problème.
Enfin, chiffre non négligeable, 19.7% des participants n’ont tout simplement jamais eu l’occasion de s’adonner à cette pratique en raison de l’absence de piste à proximité de leur domicile.

Malgré ces problèmes, vous êtes une très large majorité (91.9%) à souhaiter expérimenter la piste à l’occasion d’une journée d’initiation. Une journée pour laquelle vous êtes majoritairement prêts à investir un budget de 50€ à 100€.

 

Concernant vos attentes par rapport à ce type de journée de formation/initiation à la piste, vous êtes très nombreux à souhaiter connaître vos limites et celles de votre machine, mais par dessus tout, c’est l’acquisition de compétences exploitables sur routes qui vous motive.

Maîtrise du freinage, exploiter la maniabilité de sa machine, être davantage en position de savoir réagir rapidement en cas d’imprévu sur route grâce à une meilleure connaissance de vos possibilités et de celles de sa moto, mieux appréhender un virage pour pouvoir être en mesure de s’y sentir davantage en sécurité, sont autant d’exemples des attentes qui revenaient le plus souvent.

La recherche de la performance et de la vitesse passent complètement au second plan et représentent une partie infime des réponses, si ce n’est évidemment pour les quelques pistards pratiquant la compétition !

Vue aérienne du circuit Carole, Seine Saint-Denis, France

En bref

Les attentes des deux tiers des sondés, pour qui la piste est encore un domaine inconnu, sont ce que je souhaitais étudier en priorité à ce stade de l’enquête.
La principale raison pour laquelle vous n’avez pas encore eu l’occasion de poser vos roues est d’ordre financier. Entre l’achat d’équipement, l’accès à la piste et/ou à une formation, la crainte d’endommager sa moto, il est tout naturel de s’inquiéter pour l’épaisseur de son porte-feuille !

Cependant, on le verra plus loin, la piste peut tout à fait s’aborder sans engager de dépenses importantes.

On note également qu’il est parfois impossible de pratiquer la piste simplement en raison de l’absence de circuit à proximité. Et quand on voit que certains tracés comme Carole (article de la FFM), Lezennes (article de MotoMag.com) ou Ledenon (article sur LeRepaireDesMotards.com) sont menacés par les pouvoirs publics ou les associations de riverains dans une ambiance on ne peut plus moto-phobe, il y a largement de quoi s’inquiéter à l’avenir concernant le développement des circuits dans l’hexagone…

Malgré tout ceci, vous êtes une très grande majorité à vouloir tout de même tenter l’aventure, et pour des raisons qui tiennent bien plus de la sécurité routière que de la recherche de vitesse ou de performance comme certains voudraient le laisser croire. En effet, vous êtes très largement prêts à remettre en question vos capacités au guidon. Pour vous la piste est surtout un endroit qui vous permettra de faire progresser votre conduite, conscients que la seule expérience de la route (je rappelle que les répondants sont majoritairement des motards expérimentés) ne permet pas de connaître pleinement ses limites et de celles de sa moto.

Voyons maintenant du côté des pratiquants, l’impact de la piste sur leur façon de se comporter une fois de retour sur la route…

 

Lire la page 3, « La piste : l’endroit idéal pour progresser… sur route »

La piste : l’endroit idéal pour progresser… sur route

Penchons-nous un peu sur les résultats de la dernière partie de l’enquête. Celle-ci nous permet de déterminer comment la pratique de la piste a fait évoluer les habitudes sur route de ceux qui ont déjà pratiqué cette activité.

La pratique de la moto dans un environnement fermé à la circulation est le moment propice à améliorer ses capacités dans de nombreux domaines en toute sécurité : Trajectoires, freinage, techniques d’inclinaison, position de conduite… Mais ce sont là des connaissances qui sont loin d’être inutiles sur route !

Ainsi, parmi ceux ayant déjà pratiqué la piste, 87.5% ont acquis une meilleure connaissance de leur machine et de leurs propres capacités. 39.6% pensent pouvoir être en mesure d’effectuer des manœuvres d’urgence de façon plus efficace qu’auparavant.

Mais la piste est aussi l’occasion, dans un environnement fermé et sécurisé, de pouvoir rouler sans aucune limitation de vitesse. De retour sur route, une fois passé l’effet de l’adrénaline, vous êtes 55.3% à respecter alors plus facilement les limitations de vitesse. Et grâce aux connaissances acquises, vous vous sentez davantage en sécurité pour 48.9% d’entre-vous.

On notera que seulement 3 d’entre-vous (6.4%) disent profiter de ces connaissances pour rouler plus fort sur route.

Concernant les aspects de leur conduite sur route que les répondants pensent avoir le plus amélioré grâce aux connaissances acquises sur piste, arrive en premier le placement du regard (70%). Pour ceux qui ont passé le permis moto, ça doit vous rappeler vos cours : la moto suit le regard. Bien placer celui-ci en fonction de la configuration de la route ou d’un virage est essentiel.
Ensuite viennent les trajectoires, prendre les informations dans un virage et se placer par rapport à sa configuration (68%), suivi de près par le freinage (66%).
Puis, 58% des participants pensent avoir acquis une meilleure gestion de leur position sur la moto : mieux placer le centre de gravité permet de stabiliser la moto.
Enfin à hauteur de 56%, vous prenez désormais mieux en compte les limites d’adhérence, en fonction des pneus et des conditions météorologiques.

Se placer de façon optimale permet une meilleure découverte du virage de façon visuelle et , sur route, de réduire la zone de danger.     Source schéma : Wikipedia

Parmi les autres commentaires qui m’ont été faits, je note chez les pratiquants réguliers que nombreux sont ceux qui ont pris conscience de l’importance d’un bon équipement, n’hésitant pas à investir davantage dans leur équipement de protection. Certains rapportent également qu’il s’agit d’un bon moyen d’entretenir une bonne condition physique voire même de développer sa confiance en soi.

Résumons :

La piste est un apprentissage. Un apprentissage qui, surtout quand il est encadré par des formateurs pédagogues et patients, peut en réalité s’avérer être des plus utiles une fois de retour sur la route. Connaître ses propres limites et les possibilités de son véhicule est un élément de sécurité routière primordial, qui peut même s’avérer salvateur une fois venu le moment d’effectuer une manœuvre d’urgence.

De plus, faire un passage sur circuit permet une fois les bases acquises, d’être un véritable exutoire pour ceux qui ont tendance à avoir la main lourde sur la poignée des gaz. En ces temps de répression routière, c’est une des rares occasion de pouvoir complètement se lâcher… Ce qui, ajouté à la prise de conscience de ses capacités, a mécaniquement tendance à faire chuter la vitesse moyenne des pratiquants une fois de retour sur la route.

Comme je le disais en début d’article, rien de pire que la tentation de braver l’interdit et d’aller voir jusqu’où peut aller sa machine pour un débutant, surtout en moto. Alors que même bridée conformément à la législation du permis A2, de nombreuses machines dépassent les 200 km/h, la piste est un des rares endroits auquel on peut rouler « à toc », en toute sécurité et en ayant été correctement formé pour pouvoir se faire plaisir !

 

Lire la page 4, « Piste et sécurité routière »

Piste et sécurité routière : Analyse et réflexions

Alors que la cause primaire des accidents est d’origine exclusivement comportementale à hauteur de 65% (étude fondation MAIF), tout particulièrement pour les jeunes conducteurs dont les accidents en raison de la surestimation de leurs capacités sont plus fréquents, le gouvernement persiste à vouloir réduire l’accidentologie à grand renfort d’interdictions, de limitations et d’obligations.

À de nombreuses reprises, les experts de la formation ont exprimé le souhait d’établir un vrai continuum éducatif pour la formation à la conduite, qui estiment à juste titre que la formation initiale qu’est le permis de conduire est insuffisante à maintenir un niveau de sécurité optimal tout au long de la vie du conducteur. Ainsi comme j’en avais parlé dans mes précédents articles sur l’extension du permis A2 (et sa suite), la progressivité du permis moto ne se base que sur une période de 2 ans, ne prenant absolument pas en compte l’expérience réelle du conducteur. Pire encore, la catégorie de loin la plus répandue, le permis B (auto), ignore complètement toute notion de progressivité. Bref, un permis de conduire à vie, qui ignore toute forme d’évolution de notre environnement de conduite ou de nos propres capacités.

Et pourtant… Nous avons bien vu dans cet article que les motards sont prêts à se remettre en question ! La grande majorité des répondants à ce sondage exprime son désir de faire évoluer ses capacités, et ce, dans le but d’améliorer ses connaissances de soi-même et de son véhicule, afin d’acquérir une conduite plus sûre.

Contrairement à l’image que se fait le grand public des circuits, ils sont un vrai lieu d’apprentissage et un moyen d’aboutir à une vraie « sécurité routière ». Malheureusement, il suffit de lire les commentaires postés sur les sites d’informations des grands médias à chaque fois qu’un circuit est menacé de fermeture pour constater avec désolation que pour beaucoup de personnes non-pratiquantes, l’équation se résume à :
piste = bruit = vitesse = danger = gêne (Un triste exemple ici, concernant la piste de Lezennes).
On l’a vu, contrairement à ce que peuvent imaginer les non-motards, ce n’est bien souvent pas l’aspect sportif et la recherche de la performance qui sont est privilégiés.

Avec une formation de qualité, axée sur l’acquisition de connaissances exploitables sur route, la piste pourrait pourtant devenir une vraie étape post-permis s’inscrivant dans le continuum éducatif ! Il suffit de constater comment la pratique, même occasionnelle de celle-ci, a pu impacter de façon positive le comportement de ceux ayant répondu à cette enquête.
Le circuit est le milieu sécurisé idéal (en raison de l’absence d’obstacles directs, la qualité et le grip de la piste…) pour découvrir ses propres limites et celles de son véhicule, un aspect essentiel dans l’apprentissage de la conduite, impossible à développer sur route si ce n’est en bravant l’interdit et en se mettant, soi-même et les autres, en danger.

Tracé du complexe moto de « La montage de fer », Lezennes (59)

Ce concept même de formations post-permis se déroulant sur piste serait d’ailleurs également totalement justifié pour la catégorie B (auto) du permis de conduire, permettant de travailler sur les limites d’adhérence en fonction des conditions, le temps de réaction, le freinage… Des stages existent, mais sont très loin d’être répandus.

On pourrait même aller jusqu’à imaginer que ce genre de formation soit pris en charge, tout ou partie par les assureurs.
Une motivation supplémentaire peut être apportée par une légère baisse de la prime d’assurance, à l’image des 5% accordés par les assurances du Crédit Agricole après les formations post-permis auto que l’assureur propose, malheureusement réservés au moins de 31 ans ayant le permis depuis moins d’un an. Il n’y a pourtant pas d’âge pour être un « jeune conducteur », ni pour vouloir se perfectionner.

Côté moto, l’Assurance Mutuelle Des Motards (AMDM) propose quant à elle une réduction de 20% de la prime, à l’issu d’un stage de perfectionnement délivré par l’AFDM, (Association pour la Formation Des Motards).
Je vous conseille la lecture de cet article de MotoMag.com, qui dresse le portrait des participants à un de ces stages, ainsi que celui des animateurs. L’occasion de se rendre compte que la remise en question permanente est une nécessité sur la route, et qu’il n’y a pas d’âge pour ça !

Je vous invite également à visualiser cette vidéo réalisée par MotoMag à l’occasion d’un Open Mutuelle des Motards au circuit Carole fin 2012, dans laquelle Christophe Guyot, champion du monde d’Endurance 2004 (En tant que pilote et team manager) et 2014 (team manager), donne son point de vue sur le sujet :

 

Lire la page 5, « Quelques conseils et informations pratiques, remerciements »

Quelques conseils et informations pratiques :

 

Si vous souhaitez participer à une initiation à la piste qui met l’accent sur les connaissances exploitables sur routes, vous pouvez vous tourner vers des organisateurs tels que l’AFDM ou Tortue-Team, qui proposent même parfois la location d’équipement et de moto.

Si vous ne connaissez aucun pistard dans votre entourage, renseignez-vous auprès des moto-clubs, des concessions, des accessoiristes ou autres boutiques. De Mars à Octobre, des journées « découverte » sont souvent organisées. Généralement proposées à très bon tarif, il s’agit la plupart du temps de journées « tout-compris », où les participants sont divisés par groupes de niveau. Vous pouvez également contacter directement l’organisation des circuits (voir ci-dessous) pour vous aiguiller. Le montant demandé de ces journées se situe très souvent sous les 100€. Prenez toutefois garde aux tarifs trop bas où l’encadrement peut laisser à désirer, ce qui peut être un problème s’il s’agit d’une toute première fois.

Voici la liste des 32 circuits de France sur le site du Repaire des Motards, avec les tarifs, conditions d’accès, spécificités…

Dans tous les cas, n’hésitez pas à discuter avec les connaisseurs.

 

La moto

Pour en revenir à la moto en elle-même, il faut savoir que le risque de chute, même s’il n’est pas nul, reste extrêmement faible lors de ce genre de formations. Et pas de panique : n’importe quel type de moto conviendra pour une journée de ce genre, inutile de suréquiper votre machine pour la première fois !
Pensez à faire le plein (oui, c’est bête, mais un oubli ça arrive). Une fois arrivé sur la piste, sur consignes de l’organisation, vous baisserez la pression des pneus (en bon état les pneus, pas lisses, n’usez pas votre pneu avant pour en faire un slick home-made !), couvrirez les optiques de scotch (en retirant le fusible du phare pour éviter de fondre le collant du scotch), et démonterez (ou rabattrez) les rétroviseurs.


Côté échappement, les circuits sont de plus en plus restrictifs concernant le niveau de bruit autorisé. Ainsi le silencieux d’origine sera préférable. Si vous possédez un échappement adaptable, n’oubliez pas de lui ré-installer sa chicane le cas échéant.

 

L’équipement du pilote

Une autre inquiétude qui revenait souvent dans l’enquête par rapport à la première fois sur piste est l’équipement et son coût. Encore une fois, nul besoin de vous suréquiper et d’investir des sommes folles spécialement pour cette occasion. Par exemple, si vous n’en êtes pas déjà équipé, un casque avec fixation « double D » n’est obligatoire qu’en compétition, et la combinaison une pièce n’est pas imposée. Vous aurez le temps de vous équiper plus tard si d’aventure vous souhaiteriez fréquenter les circuits plus fréquemment !

Vous pouvez cependant compléter votre équipement en fonction de ce que vous possédez déjà de façon à avoir une protection complète.
A cette occasion j’ai demandé à un expert, Peb de chez MotoBlouz, de m’aiguiller pour un exemple d’ensemble « type », adéquat pour une initiation et tout à fait utilisable sur route le reste du temps :

Casque : Lazer Kestrel Z-Line à 99,90€ (actuellement en destockage)
Blouson: DXR Blast 229,90€
Gants: Ixon RS Flip HP à 45,90€
Pantalon: DXR Kickback à 179,90€ (dispo fin Juillet)
Bottes: Forma Freccia à 154,60€
Dorsale (à insérer dans le blouson) : DXR Back Protector CE à 14,90€ (*voir note quelques lignes plus bas)

Dans tous les cas et même sur route, privilégiez le cuir, plus résistant à l’abrasion même si les textiles ont fait de grands progrès dans le domaine ces dernières années. Si vous avez déjà un blouson avec un zip permettant de relier un pantalon, cherchez un pantalon chez le même fabricant.

*Note : La dorsale à insérer dans le blouson, même si c’est « mieux que rien », sera à éviter, car en cas de glissade pieds en avant, si le zip assurant la liaison avec le pantalon lâche, le blouson risque de remonter vers le haut du dos, et donc la dorsale ne protégera plus efficacement les lombaires. Il sera donc préférable de choisir directement une dorsale « autonome » telle que celle proposée un peu plus bas pour quelques dizaines d’euros de plus, d’autant que celle-ci peut-être imposée par l’organisation.
Cette remarque est également valable pour un usage routier bien évidemment.

*Note 2 : Toujours en fonction de l’organisation, des gants, tout comme un ensemble pantalon-blouson zippable ou combinaison complètement en cuir peuvent être requis, ce qui n’est PAS le cas des gants Ixon RS Flip HP, cité plus haut. Il s’agit d’un impératif dans les journées de formations proposées par le GMT94 par exemple (Merci à Marine pour l’info).
Dans tous les cas, renseignez-vous toujours à l’avance auprès de l’organisation de la formation, histoire de ne pas vous retrouver dans l’impossibilité de rouler à cause d’un équipement inadéquat.

 
Bien évidemment le casque jet sera à proscrire, en raison de l’absence de protection maxillaire. Le casque modulable homologué intégral est accepté pour ce genre de journées, mais il peut être interdit par les organisateurs le reste du temps. A éviter donc si vous pensez revenir régulièrement.

Si vous comptez retourner sur circuit plus régulièrement, voici un autre exemple de tenue dans lequel piocher, nettement plus spécifique à la pratique de la piste tout en restant dans un tarif raisonnable. Il comporte un casque fibre, léger et résistant, et surtout une combinaison une pièce :

Casque fibre : Dexter Atome + écran fumé à 149,90€
Combinaison : Ixon Starbust à 551,90€
Gants : DXR Wildcards à 79,90€ (dispo fin Juillet)
Bottes : Forma Hornet à 200,10€
Dorsale : Furygan XP1 à 65,50€

Sachant que les équipements spécifiques peuvent êtres assez rigides, surtout neufs, n’hésitez pas à les porter sur route à plusieurs reprises avant le jour J. Inutile de vous encombrer d’un équipement tout neuf désagréable à porter la toute première fois, vous aurez bien d’autres sources de préoccupations !

Gardez également à l’esprit qu’un équipement dédié est évidemment bien moins pratique pour rouler au quotidien : Absence de poches, moins bonne protection au froid et aux intempéries… Ainsi pour un débutant passant son permis et ayant la ferme intention de s’essayer à la piste dès le sésame obtenu, on sera préférable de choisir un équipement polyvalent. Ne riez pas, j’en ai déjà vu certains venir à l’examen en combinaison, sous prétexte que « c’est pour faire des économies, vu que j’irai rouler sur circuit après« .

J’en parlais plus haut, il existe une autre alternative concernant l’équipement : la location. En effet certains organisateurs proposent, parfois en partenariat avec des accessoiristes locaux, la possibilité de louer une combinaison à la journée en échange de quelques dizaines d’euros. Une option qui peut être intéressante pour ceux qui possèdent un équipement incompatible avec cette pratique et qui ne souhaitent pas investir dans l’immédiat.

 

 

Remerciements

Tout d’abord un grand merci à vous tous pour votre participation à l’enquête, sans laquelle cet article n’aurait pas été possible !

Un merci tout particulier à Xavier et Sébastien de la Poirsouille Endurance Team pour les photos et l’inspiration !
Deux pilotes en Honda CBR1000RR qui disputeront leur première course d’endurance cet été. N’hésitez pas à les aller les supporter si vous vous trouvez du côté du circuit de Bresse les 20/21 Août.

 


Je vous conseille vivement la lecture de leur site, leurs guides et tutos qui vont bien plus loin que les quelques conseils basiques donnés ici, et le visionnage de leurs vidéos, qui s’adressent au pilote débutant comme au pilote plus chevronné, le tout avec humour.

Retrouvez-les également sur Twitter ici et ici.

 

Egalement un grand merci à Peb de chez Motoblouz, pour avoir pris le temps d’établir les deux tenues type pour débuter sur piste présentée dans cet article.

 

 

Note: Il ne s’agit pas d’un article sponsorisé, je ne touche aucune rémunération ou avantage en rapport avec les liens présents dans cet article.

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