Paroles de motards : Interview de la Poirsouille Endurance Teamtemps de lecture estimé : 13 minute(s)

Pour faire une nouvelle fois Ă©cho au dossier de Juin dernier qui portait sur la pratique de la piste à moto et son intĂ©rĂȘt dans le domaine de la prĂ©vention et de la formation, et aprĂšs le rĂ©cit de la premiĂšre expĂ©rience de Florian, je laisse aujourd’hui la parole Ă  Xavier et SĂ©bastien. Ces deux copains sont les membres de la « Poirsouille Endurance Team« , une Ă©quipe de pilotes amateurs qui prĂ©parent leur toute premiĂšre course d’endurance.


Deux motards « comme les autres », n’ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© d’aucun « piston » dans le milieu de la compĂ©tition moto, qui se sont pris de passion pour la piste aprĂšs avoir tĂątĂ© du circuit avec leur machines de route, au point de finir par s’offrir des machines rĂ©servĂ©es Ă  cette pratique et d’envisager de participer Ă  une course.

Quels motards sont-ils, comment en sont-ils venus un jour Ă  aller rouler sur piste… Ils nous expliqueront aussi qu’il n’y a pas besoin d’ĂȘtre un « pro » pour pouvoir s’amuser et apprendre.
Un parcours qui pourra peut-ĂȘtre, je l’espĂšre, inciter certains Ă  s’essayer Ă  leurs tours Ă  la piste, que ce soit pour simplement affĂ»ter leur compĂ©tences Ă  moto ou pourquoi pas, comme Xavier et SĂ©bastien, participer aussi un jour Ă  une compĂ©tition.

Le Moniteur Hors Des Clous : Salut à vous deux ! Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, je vous laisse vous présenter en quelques mots, vous et votre relation.

Xavier : je suis un heureux mais fatiguĂ© papa de deux adorables monstres. Et dans la vraie vie je bosse pour une grosse boĂźte, oĂč je gĂšre une Ă©quipe. Ouais j’suis un mĂ©chant chef qui tape les gars, sauf quand ils rapportent des croissants.

SĂ©bastien : J’ai 34 ans, je suis ingĂ©nieur en informatique, et j’ai plein de temps pour m’occuper des filles de Xavier.

On se connait depuis une dizaine d’annĂ©es, mais notre rencontre n’a rien Ă  voir avec la moto vu que nous nous sommes connus au club d’Ultimate Frisbee de la rĂ©gion (oui, personne ne connaĂźt l’ultimate frisbee).

LMDHC : Parlons moto, vous avez le permis depuis combien de temps ? Quel est, dans les grandes lignes, votre parcours motocycliste ? Vous avez commencé à rouler sur route ou sur piste / Tout terrain ?

Xavier : j’ai passĂ© le permis en 2005, pas par hasard mais presque. Je ne viens pas du tout d’une famille de motards mais je me disais qu’un jour j’aimerai bien passer le permis moto. Comme ça, parce que ça avait l’air sympa. MĂȘme si je n’étais jamais montĂ© sur un deux roues motorisĂ© avant. Puis Ă  la fin de mes Ă©tudes j’ai eu l’occasion de monter deux fois derriĂšre des copains, en ville. J’ai profitĂ© de mon stage de fin d’études pour m’inscrire et profiter de la validitĂ© de mon code. Heureusement que j’ai eu la circu du premier coup, sinon j’aurai dĂ» repasser le code.
A partir de lĂ  j’ai collectionnĂ© les motos. Faut dire que j’ai aussi converti chĂ©rie qui n’était pas du tout motarde Ă  la base, et qui a commencĂ© comme mon SdS.
Ma premiĂšre fut une magnifique XJ600N rouge. Puis quand ma chĂ©rie a eu son permis, on a rajoutĂ© une Kawasaki ER6-N. AprĂšs, on a changĂ© rĂ©guliĂšrement et on a eu, dans l’ordre: Suzuki SV650S, Triumph Street Triple R, Honda CB1000R, KTM Duke 690, Kawasaki ZX6R de 2000, Kawasaki GPZ500. Sauf que les deux derniĂšres sont mortes Ă  un mois d’écart. On a alors achetĂ© une bĂ©cane full piste (encore une ZX-6R), et on a rajoutĂ© une Honda Hornet. Depuis, on a toujours la Hornet mais la petite mamie a fait de la place Ă  la plus belle des CBR1000RR.
Je n’ai pas encore goĂ»tĂ© Ă  la terre mais ça fait parti de ma TODO list.
CĂŽtĂ© voyages, on a bien profitĂ© avec ma chĂ©rie, en particulier avec deux sĂ©jours en Corse, et deux tours de France. Ça nous a d’ailleurs permis de dĂ©couvrir l’Auvergne, et on va essayer de se faire une semaine moto sans les gamines pour y retourner.


Sébastien :
J’ai dĂ©couvert la moto grĂące Ă  Xavier. C’était un monde qui m’était totalement Ă©tranger, les premiĂšres fois en SdS furent pour le moins Ă©prouvantes. Mais un sĂ©jour en Corse en passager m’a donnĂ© le dĂ©clic : c’est vraiment dommage de passer une balade sur des routes magnifiques sans pouvoir mener la machine. J’ai donc repassĂ© le code, puis le permis, c’était il y a 5 ans. J’ai eu une Suzuki SV650S, et je roule en Kawasaki ZX6R sur route et bien sĂ»r en CBR 1000RR sur piste.

LMDHC : Votre premiĂšre fois sur piste, c’était quand et surtout comment ça s’est passĂ© ?
Vous avez tout de suite eu un dĂ©clic qui vous a poussĂ© Ă  aller plus loin ? Et pourquoi choisir l’endurance ?

Xavier : Concernant la piste, j’ai essayĂ© avec un stage au Luc. Pas super, on a bossĂ© virage par virage et au final trĂšs peu roulĂ©. Un peu frustrant. Puis j’ai roulĂ© une fois ou deux par an. Puis un peu plus. Puis j’ai eu une moto que je passais en poly avant chaque journĂ©e piste. Puis j’ai eu une pure pistarde. C’est venu tout seul.

SĂ©bastien : J’ai commencĂ© la piste sur ma SV, avec un stage organisĂ© par Tortue Team sur le circuit du Luc. Au dĂ©but je n’Ă©tais pas vraiment dans mon Ă©lĂ©ment. mais grĂące aux conseils des coachs, et aux encouragements de Xavier j’ai pu surmonter mes apprĂ©hensions. La piste c’est un univers riche en sensations mais assez exigeant si on veut progresser. C’est ce qui m’a plu dans cette discipline.

Au final, on a eu envie de se mesurer, et quoi de mieux que la course pour ça. On pourrait dire qu’on a choisi l’endurance parce qu’on n’est pas des rapides, mais on prĂ©fĂšre l’autre version : l’endurance, ce n’est pas un pilote et sa machine, c’est une Ă©quipe. Il faut trouver des rĂ©glages qui vont aux deux pilotes, savoir Ă©changer, et savoir faire confiance aux autres.

LMDHC : Parlez-nous un peu de l’investissement en temps (et en argent) que ça demande ? (Pour dĂ©buter, puis pour aller plus loin si l’envie s’en fait sentir)
A quel moment on se dit que ça serait bien de s’offrir des machines et de l’équipement dĂ©diĂ© Ă  la pratique ?

Pour goĂ»ter Ă  la piste, ça ne coĂ»te pas grand chose : une inscription Ă  une journĂ©e piste ou un stage, une location de combi et hop, on peut aller pister. Il vaut mieux avoir de bons pneus quand mĂȘme mais pas besoin d’avoir des gommes hyper sport pour dĂ©buter.

Par contre, dùs qu’on commence à se prendre au jeu, le budget augmente et il faut faire des choix.
On a tous les deux arrĂȘtĂ© la compĂ©tition en Ultimate Frisbee pour se consacrer Ă  la moto.
Pour ce qui est d’acheter une moto dĂ©diĂ© Ă  la piste, le dĂ©clic a Ă©tĂ© d’en avoir marre de changer les carĂ©nages pour des polys avant chaque roulage et faire l’inverse le lendemain. Car ruiner ses carĂ©nages coĂ»te cher donc on faisait l’Ă©change. Sauf qu’Ă  un moment, vu ce qu’on roulait sur piste, on a dĂ©cidĂ© d’avoir des motos dĂ©diĂ©es Ă  la piste.

On a dĂ» aussi se mettre Ă  la mĂ©canique (lĂ©gĂšre) : entretien, vidanges, purges de liquide de frein, changement de pneus, changement de piĂšces, synchro carbu (facile), changement des roulements de direction (moins facile). C’est quand mĂȘme moins stressant de bricoler sur une moto quand on sait qu’on n’en a pas absolument besoin le lendemain matin pour aller bosser.

LMDHC : Des conseils au motard lambda qui voudrait aller faire un tour sur piste ? Est-ce que c’est vraiment cher, dangereux, etc ? Qu’est-ce qu’il faut prĂ©voir (Équipement, prĂ©paration moto, prĂ©paration physique) ?

Pour une premiĂšre fois, il ne faut pas grand chose: des pneus en bon Ă©tat, de l’essence, du scotch pour les phares et hop, on peut aller pister.
Bien entendu, il faut une combinaison cuir une ou deux piĂšces, mais certaines organisations proposent de la louer pour la journĂ©e. N’importe quel roadster (ou sportive bien entendu) est adaptĂ©e pour dĂ©couvrir la piste. Mais on peut aussi se faire plaisir en trail routier ou en Supermotard. On a mĂȘme dĂ©jĂ  vu un gars en Triump Rocket III sur piste !

Concernant le tarif, le gros de la journĂ©e est l’inscription, surtout si on dĂ©cide de commencer par un stage encadrĂ©. Dans ce cas il faut compter entre 150 et 250 euros d’inscription.
Pour une journée simple, ça varie entre 90 et 140 euros.
Pour la prĂ©paration physique, pas de prĂ©requis spĂ©cifique. Par contre, une bonne condition physique vous aidera Ă  plus profiter de la journĂ©e. Surtout au dĂ©but, on a tendance Ă  forcer et Ă  se crisper, ce qui bouffe beaucoup d’Ă©nergie.

Concernant le danger : on pense tous les deux que rouler sur piste est plus sĂ©curisĂ© que sur route. OK vous poussez votre bĂ©cane et vous-mĂȘme dans vos limites, mais l’environnement est maĂźtrisĂ© : le revĂȘtement est nickel, tous les circuits ont des infrastructures adaptĂ©es, un mĂ©decin est obligatoirement sur place et les organisateurs s’assurent que les rĂšgles de sĂ©curitĂ© sont comprises et appliquĂ©es. Xavier l’a mĂȘme dĂ©jĂ  testĂ©, et il peut le confirmer: il n’avait pas fini de glisser qu’une commissaire de piste Ă©tait Ă  cĂŽtĂ© de lui.

LMDHC : Beaucoup craignent d’aller rouler sur piste, de peur de s’y retrouver dans un milieu un peu trop â€œĂ©litiste” (notamment de par l’aspect “pro” de la compĂ©tition perçue dans les mĂ©dias), mais quelle est la « vraie » image de la piste en dehors des milieux professionnels ?

On a Ă©tĂ© pareil. Quand tu dĂ©barques avec ta moto de route et que tu te retrouves face Ă  des pistards avec barnum et bĂ©cane full piste, ça fait peur. Mais il ne faut pas. Xavier a une anecdote assez caractĂ©ristique de l’esprit piste

Xavier : Ça devait ĂȘtre ma deuxiĂšme ou troisiĂšme journĂ©e piste, et ça se dĂ©roulait au Circuit de Bresse. On l’avait fait pendant nos vacances moto avec ma chĂ©rie. Et le lendemain on devait descendre dans le sud avec les motos. J’Ă©tais jeune et fier avec ma SV (oui, on peut aussi dire con 😉 ). Le sol Ă©tait trempĂ© suite Ă  un orage. Je fais le premier tour de chauffe et puis je vois un mec partir, et lĂ  je me dis “faut pas dĂ©conner, je vais pas me laisser pourrir”. Ben j’ai pas passĂ© le virage suivant. Pas de dĂ©gĂąt, juste un sĂ©lecteur cassĂ©, et un ego froissĂ©.
De retour dans les paddocks, des gens que je ne connaissais pas m’ont aidĂ© Ă  rĂ©parer, et m’ont encouragĂ© Ă  retourner sur piste, mĂȘme si c’Ă©tait pour me traĂźner, pour surmonter mon apprĂ©hension.
Alors oui, certains pistards peuvent regarder de haut les dĂ©butants, mais globalement, l’esprit motard est encore bien vivant sur les paddocks.

LMDHC : Et au motard qui a dĂ©jĂ  posĂ© ses roues sur piste “pour le fun” et qui voudrait se lancer dans quelque chose de plus compĂ©titif, vous lui diriez quoi ?

De s’entourer. Oui on peut on s’en sortir tout seul, mais Ă  plusieurs c’est vachement plus agrĂ©able et motivant.
Et aussi s’entraĂźner : rouler, le plus possible. Mais aussi physiquement pour ne pas subir les roulages.

LMDHC : Vous vous ĂȘtes donc mis en tĂȘte de participer Ă  une course d’endurance en 2016, course malheureusement annulĂ©e au dernier moment faute de participants inscrits.
Dans cette optique, quelle a Ă©tĂ© la dĂ©marche et le travail qui avait Ă©tĂ© nĂ©cessaire pour ĂȘtre prĂȘt pour le mois d’aoĂ»t dernier ? Vu que le projet est reportĂ© Ă  2017, qu’est-ce que vous prĂ©voyez de faire en plus d’ici lĂ  pour vous y prĂ©parer ?

Pour la course, la préparation avait plusieurs axes :

La moto : il fallait la mettre en conformitĂ© avec le rĂšglement. Pas grand chose vu que nos bĂ©canes Ă©taient dĂ©jĂ  bien prĂ©parĂ©es, mais un peu de boulot quand mĂȘme. Puis accessoirement, on a fait faire la plus belle dĂ©co du monde.

Les pilotes : rouler, encore rouler. Puis inscription à la salle de sport avec un coach qui nous a fait un programme adapté à notre objectif. On est à trois séances de sport par semaine.

Les ravitaillements : une endurance se joue surtout lors des ravitaillements. On a dĂ©cidĂ© de faire une course Ă  la française (avec une seule moto) donc il fallait que l’Ă©quipe s’entraĂźne Ă  changer des pneus le plus rapidement possible sans faire d’erreur.

Les partenaires : “la moto est un sport de riche pratiquĂ© par des pauvres” a coutume de dire un bon ami. Trouver des partenaires permet d’aborder la course dans de meilleurs conditions.

Pour 2017, rien de plus de prĂ©vu, si ce n’est s’entraĂźner, encore et encore.

 

LMDHC : En plus de l’endurance avec les CBR, il y a d’autres choses de prĂ©vues ? Du genre avec de plus petites cylindrĂ©es ?

Tout Ă  fait. L’endurance gros cube en France devient compliquĂ©e. La FFM a repris le CFE avec le succĂšs qu’on a pu voir.
L’autre organisateur, O3Z, a des soucis aussi et a priori ne va pas reconduire en 2017. Il y a des infos comme quoi Michelin reprendrait le truc mais on n’a pas encore de nouvelles.
Donc, suite Ă  une course qui va ĂȘtre rĂ©alisĂ©e au Luc en 125, on a dĂ©cidĂ© de se lancer dans de l’endurance Power 25. On compte faire deux ou trois courses dans cette catĂ©gorie. Et peut ĂȘtre viser une endurance trĂšs longue en 2018 😉

 

LMDHC : A cĂŽtĂ© de ça, vous avez montĂ© une association. Pourquoi et comment ? Qu’est-ce que ça pourrait apporter au nĂ©ophyte qui voudrait participer ?

L’association est un projet Ă  long terme. On veut pouvoir faire bĂ©nĂ©ficier au plus grand nombre de notre expĂ©rience de “pistards Ă©clairĂ©s”. On a donc Ă©crit les statuts de l’association dans ce sens : “Faire dĂ©couvrir et promouvoir la pratique de la moto sur piste ou sur route, en amateur et en compĂ©tition, notamment par des conseils, un accompagnement et une aide logistique.”

A noter que nous ne dirigeons pas nous mĂȘme l’association. Elle pourra servir Ă  nous soutenir dans nos projets de courses, notamment dans la recherche de partenaires, mais elle doit aussi servir Ă  d’autres. Et puis on n’aurait pas le temps de s’en occuper.
L’association est en cours de crĂ©ation, et ne demandera qu’à prendre forme et grandir dans les mois et annĂ©es Ă  venir. Tout le monde est le bienvenu, avec ses projets et ses envies, et nous pourrons voir dans quelle mesure nous pouvons y contribuer.


LMDHC : Pour ceux qui souhaiteraient vous aider ou v
ous soutenir, comment peuvent-ils faire ?

Nous le dire 🙂
Ça va sembler trĂšs bisounours, mais savoir qu’on a des gens qui nous soutiennent, ça aide beaucoup. En particulier lors de l’annulation de la course, les gens ont vraiment Ă©tĂ© adorables avec nous.

De maniĂšre plus matĂ©rielle, il y a plusieurs moyens de nous aider. DĂ©jĂ  financiĂšrement. On essaye de mettre en place des choses qui marchent dans les deux sens, on se voit mal demander Ă  des gens juste de l’argent.
C’est pour ça que pour 2017 on a donnĂ© de nos corps et fait de superbes (oui, on est objectif) calendriers. Ces calendriers ont donc un double objectif: nous aider Ă  financer 2017, mais aussi montrer aux gens l’envers du dĂ©cor, les choses qui sont importantes pour nous. On a mĂȘme tentĂ© de faire un truc sexy sans ĂȘtre vulgaire.

AprĂšs, on aura besoin d’aide sur les compĂ©tences. On bosse tous les deux dans l’informatique et les seuls fers Ă  souder qu’on a jamais utilisĂ©s sont ceux Ă  l’Ă©tain. Pas super pratique quand tu veux te fabriquer une patte de dĂ©port. Ça sera des besoins ponctuels de compĂ©tence, mais ça nous aiderait Ă©normĂ©ment.

LMDHC : On l’a vu dans le dossier “piste et sĂ©curitĂ© routiĂšre”, ceux qui pratiquent la piste sont trĂšs majoritairement beaucoup plus “zen” sur la route. Vous qui roulez Ă©galement sur route, vous confirmez ? Comment a Ă©voluĂ© votre conduite depuis que vous roulez sur piste ? Qu’est-ce que la piste permet d’apprendre pour la conduite sur route selon vous ?

SĂ©bastien : je ne dirais pas que je suis devenu plus zen, je ne suis pas quelqu’un qui avait besoin de la piste pour exprimer des excĂšs d’enthousiasme ! Au contraire j’étais trĂšs stressĂ© sur route et la piste m’a appris Ă  devenir plus serein et plus confiant en ma machine. Et du coup sur route, je sais que je n’ai rien Ă  prouver.
Si vous roulez sur piste avec votre moto de route, vous apprendrez Ă  mieux connaĂźtre ses comportements, et vous aurez aussi l’occasion d’affiner ses rĂ©glages. La piste m’a aussi appris Ă  porter mon regard au loin et ainsi mieux anticiper les situations.

Xavier : Quand j’ai envie de faire les freins aux caisses, je sais qu’il est temps de retourner sur piste !
Blague Ă  part, la piste m’a aidĂ© Ă  mieux connaĂźtre la moto, et surtout Ă  avoir un endroit oĂč je peux m’Ă©clater en toute sĂ©curitĂ©. Je n’ai jamais posĂ© le genou sur route alors que je le pose dĂšs le premier virage sur piste (attention, on a des couvertures chauffantes, donc les pneus sont dĂ©jĂ  chauds).
Bizarrement je suis plus serein Ă  200 en bout de ligne droite qu’Ă  30 en remontant des files de voitures 😉

LMDHC : Toujours dans ce mĂȘme dossier, on constatait que certains pistards (pourtant non-professionnels) abandonnent la moto sur route pour se recentrer uniquement sur la piste, qu’est-ce que vous en pensez ?

Xavier : des fois je suis tenté, vu le peu de balades que je fais encore. Mais je ne me vois pas rouler uniquement une à deux fois par mois pendant 8 mois. Donc je prends la moto au quotidien, ce qui est pratique et qui me fait gagner du temps. Puis ça fait du bien de sortir du boulot, rouler un peu, visiÚre ouverte, sentir le vent.
Et des fois j’ai mĂȘme le temps d’aller rouler entre midi ou deux (vive le sud) et de faire une balade 🙂
Donc je comprends que certains arrĂȘtent la moto sur route, mais moi je ne pourrai pas.

SĂ©bastien : Je ne suis pas un “roule toujours”. Mais j’aime prendre la moto rĂ©guliĂšrement pour aller au boulot ou faire une petite balade, pour s’échapper un peu du quotidien.

Le tracĂ© du Circuit du Luc (Circuit du Var) – Photo Google Maps

LMDHC : Un petit mot pour la fin ? OĂč les gens pourront vous voir rouler dĂ©but 2017 et Ă©ventuellement venir discuter avec vous ?

On est encore en attente de dates pour faire notre planning, mais on a déjà un rendez vous à ne pas manquer: notre premiÚre course !
Elle aura lieu sur le circuit du Luc le 5 mars.
Il ne faut pas hésiter à venir nous encourager !

 

Vous pouvez retrouver Xavier et Sébastien sur Twitter ici et ici, sur Facebook, et bien sûr sur leur site.

Si l’idĂ©e d’aller faire un tour sur piste vous a dĂ©jĂ  traversĂ© l’esprit, j’espĂšre que cette interview vous aura permis de vous faire une idĂ©e un peu plus prĂ©cise de ce qui vous attends.
C’Ă©tait aussi surtout l’occasion de voir qu’il n’y a pas de prĂ©requis particulier pour pouvoir s’essayer Ă  cette pratique, qui n’est pas uniquement rĂ©servĂ©e aux motards expĂ©rimentĂ©s ayant des centaines de milliers de kilomĂštres au compteur, ou encore aux pros ayant commencĂ© Ă  s’entraĂźner dĂšs le berceau, poussĂ©s par une famille dĂ©jĂ  dans le milieu depuis longtemps.
L’objectif premier reste de prendre du plaisir peu importe son niveau, et d’apprendre tout en s’amusant, ce qui demeure la plus efficace des pĂ©dagogies.
Et si d’aventure vous veniez Ă  y prendre goĂ»t Ă  l’instar de Xavier et SĂ©bastien, de multiples possibilitĂ©s existent pour pouvoir Ă©voluer en compĂ©tition, Ă  tous les niveaux.

Que ce soit pour les soutenir ou obtenir d’avantage d’informations, n’hĂ©sitez pas Ă  aller discuter avec les membres de la Poirsouille Endurance Team ou d’autres pistards. Que ce soit sur le web ou sur les circuits, l’esprit motard est lĂ  et ils se feront toujours une joie de partager un moment avec vous !

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