DĂ©cidĂ© lors du CISR (ComitĂ© InterministĂ©riel de SĂ©curitĂ© Routière) d’Octobre 2015 (voir dossier de presse CISR Octobre 2015, mesure n°14), c’est depuis ce Vendredi 3 Juin 2016 que tout candidat se prĂ©sentant aux Ă©preuves du permis de conduire catĂ©gorie motocycle, obtiendra Ă l’issu de l’examen le permis de conduire catĂ©gorie A2, et se verra donc limitĂ© Ă la conduite d’un vĂ©hicule d’une puissance maximale de 35kW (soit 47.5 ch), peu importe son âge au moment de l’Ă©preuve. Une formation de 7 heures est ensuite obligatoire afin de passer au permis A (sans limitation), après une pĂ©riode minimale de 2 ans, comme c’Ă©tait le cas jusqu’ici pour les candidats âgĂ©s de moins de 24 ans (depuis la rĂ©forme de Janvier 2013).
Ceci met donc un terme dĂ©finitif au permis A tel qu’il Ă©tait connu jusqu’ici, rendant impossible l’accès direct Ă une moto de puissance libre dès l’obtention du permis, et ce, peu importe l’âge du titulaire.
OfficialisĂ© par le dĂ©cret n° 2016-723 du 31 mai 2016, paru au Journal Officiel ce 2 Juin 2016, ce dispositif Ă©tait initialement prĂ©vu pour une mise en application en Mars dernier, mais fut repoussĂ© in-extremis, notamment grâce Ă la contestation des professionnels de la formation et de la CSIAM (Chambre Syndicale Internationale de l’Automobile et du Motocycle), en raison de la brutalitĂ© de la mise en place de la nouvelle rĂ©glementation. AnnoncĂ© en Octobre 2015 pour une mise en application seulement 5 mois plus tard, on aurait apprĂ©ciĂ© que le dossier de la fin du bridage Ă 100 chevaux soit aussi rapidement traitĂ© !
Bridage, le retour de la revanche
C’est ainsi que sous couvert de, je cite, « protĂ©ger les usagers vulnĂ©rables que sont les conducteurs de deux-roues motorisĂ©s », et quelques semaines seulement après la fin de la limitation Ă 100ch que le gouvernement français dĂ©cide de rĂ©instaurer une certaine forme de bridage aux usagers.
Alors que le gouvernement aura tout fait pour retarder la fin de cette exception Ă la française qui aura perdurĂ© pendant plus de 30 ans (bridage mis en place pour les vĂ©hicules commercialisĂ©s depuis le 1er Janvier 1985), et que la corrĂ©lation entre puissance et accidentologie n’a jamais pu ĂŞtre Ă©tayĂ©e par la moindre statistique pendant tout ce temps… La solution choisie par le gouvernement pour enrayer la mortalitĂ© chez les usagers de deux roues motorisĂ©s est… le bridage.
Une mortalitĂ© qui revient systĂ©matiquement sur le tapis au moment de prĂ©senter les chiffres de l’accidentologie routière, grâce Ă la fameuse statistique « magique » employĂ©e par les pouvoirs public depuis des annĂ©es, le cĂ©lèbre « 22% des tuĂ©s pour seulement 2% du trafic » qui permet de tout faire passer auprès de l’opinion publique et dont j’avais dit tout le bien que je pensais ici.
Un discours qui omet d’ailleurs sciemment de mentionner que rĂ©cemment les motards sont plutĂ´t bon Ă©lèves en matière de sĂ©curitĂ© routière : avec une baisse de la mortalitĂ© historique de 11% du nombre de tuĂ©s pour cette catĂ©gorie d’usager sur ces 5 dernières annĂ©es (Voir l’article de Motomag.com), alors que le nombre de pratiquants ne cesse de croĂ®tre depuis 20 ans.
Pour en revenir Ă l’opinion publique, la sĂ©curitĂ© routière aura d’ailleurs bien prĂ©parĂ© le terrain ces derniers mois, comme j’en parlais ici, ce qui permet de mieux lĂ©gitimer cette vague de mesures Ă l’intention des usagers de deux-roues motorisĂ©s. Gilet haute visibilitĂ© Ă bord, port des gants obligatoire, contrĂ´le technique Ă la revente, permis A2 pour tous… Pas mal de dĂ©cisions en 8 mois !
Du côté des auto-écoles
CĂ´tĂ© auto-Ă©coles, la grogne vient surtout de la contrainte matĂ©rielle qui est imposĂ©e : En effet, jusqu’Ă prĂ©sent les candidats au permis de conduire catĂ©gorie A (de plus de 24 ans donc, ou après 2 ans de permis A2) devaient ĂŞtre formĂ©s et passer les Ă©preuves pratiques de l’examen sur des motos d’une puissance minimale de 40kW (54,38 ch)…
MĂŞme si, plus fort encore, cette valeur Ă©tait elle mĂŞme une dĂ©rogation accordĂ©e aux Ă©tablissements jusqu’au 31 dĂ©cembre 2018, car il Ă©tait prĂ©vu que la puissance minimale soit en rĂ©alitĂ© de 50 kW, soit un peu moins de 68 ch.
En effet, le dernier texte en vigueur, Ă savoir l’arrĂŞtĂ© du 23 avril 2012 fixant les modalitĂ©s pratiques de l’examen du permis de conduire des catĂ©gories A1, A2 et A, fixait les caractĂ©ristiques techniques des vĂ©hicules devant ĂŞtre employĂ©s comme suit :
A. – CaractĂ©ristiques techniques :
1. Catégorie A1 :
Véhicule à deux roues :
– d’une puissance maximale de 11 kw ;
– d’une cylindrĂ©e comprise entre 115 et 125 cmÂł pour un moteur Ă combustion interne ;
– d’un rapport puissance/poids ne dĂ©passant pas 0,1 kw/kg pour un moteur Ă combustion interne ;
– d’un rapport puissance/poids supĂ©rieur ou Ă©gal Ă 0,08 kw/kg pour un moteur Ă©lectrique ;
– pouvant atteindre la vitesse de 90 km/h ;
– Ă©quipĂ© d’une selle biplace et de deux rĂ©troviseurs homologuĂ©s.2. CatĂ©gorie A2 :
Véhicule à deux roues :
– d’une puissance minimale de 20 kW et d’une puissance maximale de 35 kW ;
– d’un rapport puissance/poids ne dĂ©passant pas 0,2 kw/kg et qui n’est pas dĂ©rivĂ© d’un vĂ©hicule dĂ©veloppant plus du double de sa puissance pour un moteur Ă combustion interne ;
– d’une cylindrĂ©e minimale de 395 cmÂł pour un moteur Ă combustion interne ;
– d’un rapport puissance/poids supĂ©rieur ou Ă©gal Ă 0,15 kw/kg pour un moteur Ă©lectrique ;
– Ă©quipĂ© d’une selle biplace et de deux rĂ©troviseurs homologuĂ©s.L’utilisation d’un vĂ©hicule relevant de la catĂ©gorie A est autorisĂ© jusqu’au 30 dĂ©cembre 2013.
3. Catégorie A :
Véhicule à deux roues :
– d’une puissance minimale de 50 kW ;
– d’une cylindrĂ©e minimale de 595 cmÂł pour un moteur Ă combustion interne ;
– d’un rapport puissance/poids supĂ©rieur ou Ă©gal Ă 0,25 kw/kg pour un moteur Ă©lectrique ;
– d’un poids Ă vide minimum de 175 kilogrammes ;
– Ă©quipĂ© d’une selle biplace et de deux rĂ©troviseurs homologuĂ©s.L’utilisation d’un vĂ©hicule d’une puissance minimale de 40 kw et/ou d’un poids Ă vide infĂ©rieur Ă 175 kilogrammes est autorisĂ© jusqu’au 31 dĂ©cembre 2018.
Et voilĂ qu’aujourd’hui, avec un coup de baguette magique, les Ă©tablissements doivent faire une croix sur leurs vĂ©hicules rĂ©servĂ©s Ă la catĂ©gorie A, de fait inutilisables en dehors de la formation de 7h !
Afin de contourner le problème, le gouvernement a alors intĂ©grĂ© Ă ce nouveau dĂ©cret une nouvelle dĂ©rogation (oui, encore une), autorisant les motos conformes au passage de la catĂ©gorie A Ă continuer Ă ĂŞtre utilisĂ©es pour le permis A2 jusqu’au 31 dĂ©cembre 2016, temporisant ainsi quelque peu l’urgence pour les Ă©tablissements Ă devoir revoir leur parc de vĂ©hicules.

Yamaha MT-07, une des machines les plus apprĂ©ciĂ©es par les conducteurs en permis A2… Et des auto-Ă©coles.
Enfin d’un point de vue des inscriptions, je pense qu’une baisse sensible du nombre de celles-ci va en effet se faire ressentir (pour les raisons que j’Ă©voquerai plus loin), Ă l’image de ce qui s’est produit lors de la rĂ©forme de 2013. Cependant ce n’Ă©tait que temporaire. Il reste Ă savoir Ă partir de quel niveau de contraintes les français vont commencer se dĂ©tourner durablement de la pratique de la moto…
Des conséquences à prévoir ?
Comme je le disais dans l’article La saison de la chasse au motard est ouverte !, à la vue de toutes les mesures annoncĂ©es dans un laps de temps si court : « On voudrait dissuader les Français de faire de la moto, qu’on ne s’y prendrait pas autrement… »
Alors que l’âge moyen des motocyclistes français est de 46 ans (en 2013, Ă©tude du Commissariat gĂ©nĂ©ral au dĂ©veloppement durable), comment vont rĂ©agir tous ceux qui souhaitaient passer leur permis moto prochainement ? Je pense notamment Ă tous ces jeunes retraitĂ©s, de plus en plus nombreux Ă s’inscrire au permis ces dernières annĂ©es, très souvent des rĂŞves de voyages au long cours plein la tĂŞte, au guidon de la Harley de leurs rĂŞves ou d’une bonne grosse routière de chez BMW. Des primo-accĂ©dants au monde de la moto souvent dans une position confortable financièrement, dĂ©barrassĂ©s du crĂ©dit immobilier et dont les enfants ne sont plus Ă charge.

Vous aviez patiemment attendu la retraite pour passer le permis moto et partir sillonner l’Europe en routière avec Madame ? Le gouvernement ne l’entends pas de cette oreille !
« Ceux-ci se tourneront vers un autre loisir, comme s’acheter une nouvelle voiture plus sportive ou mĂŞme un camping-car ! » m’ont soufflĂ© un concessionnaire BMW et un commercial de chez Triumph. Nul doute qu’Ă choisir, surtout pour ce genre d’achat « passion », tout le monde ne va pas accepter de passer par la case 47,5 ch pendant 2 ans avant de pouvoir rouler sur la machine de son choix.
D’autant que rappelons-le, les motos compatibles A2 ne peuvent être des vĂ©hicules dont la puissance Ă l’origine excède le double de la puissance bridĂ©e, soit au maximum 47,5ch x 2 = 95 ch.
Exit donc l’idĂ©e de l’achat d’une BMW R1200GS par exemple, impossible Ă brider Ă cause de sa puissance d’origine de 125 ch. Ceci aurait pourtant pu ĂŞtre une bonne idĂ©e afin d’Ă©viter de passer par l’achat d’une autre machine moins puissante pour une pĂ©riode de 2 ans, suivi de sa revente. (MĂŞme si dans l’absolu je concède qu’une machine de ce gabarit / poids ne serait pas le choix le plus judicieux avec juste 47.5ch)

BMW R1200GS Adventure : Exemple d’une machine impossible Ă brider en raison de sa puissance de 125ch.
Une nouvelle fois, comme au sujet du contrĂ´le technique, le gouvernement a choisi de complètement ignorer les recommandations Ă©mises par le CNSR (Conseil National de SĂ©curitĂ© Routière), composĂ© des vrais acteurs de la sĂ©curitĂ© routière (experts, formateurs, associations…). Celui-ci proposait pourtant des dispositifs de progressivitĂ© dans l’apprentissage de la conduite, notamment par l’introduction de retour d’expĂ©rience après certains paliers, de formations post-permis, etc…
A la place nous nous retrouvons une fois de plus avec une dĂ©cision qui ne tient compte d’aucune rĂ©alitĂ© de « sĂ©curitĂ© routière » Ă proprement parler. Aucune prise en compte de l’expĂ©rience rĂ©elle : mĂŞme rester sans rouler et sans moto pendant 2 ans n’empĂŞchera aucunement d’accĂ©der Ă une machine sportive de 200ch une fois ce dĂ©lai Ă©coulĂ©. Bravo la logique.
Et pendant ce temps bien entendu, le gouvernement ne se risque pas Ă imposer une quelconque limitation ou progressivitĂ© aux automobilistes (pourtant Ă©galement suggĂ©rĂ©e par le CNSR), ce qui passerait plutĂ´t mal Ă moins d’un an d’une Ă©lection majeure…
Concernant l’accès progressif Ă la puissance, mon avis rejoint celui de Pascal Wolf, reprĂ©sentant l’AFDM (Association pour la Formation Des Motards) qui disait dans une interview accordĂ©e Ă MotoMag :
« La Sécurité Routière souhaite instaurer une progressivité d’accès à la pleine puissance des motos, en tenant compte de l’expérience. L’AFDM n’y est pas opposée. Nous développons depuis longtemps des stages de perfectionnement post-permis moto. En revanche, nous considérons que c’est valable si le conducteur est volontaire, et non si on l’oblige à le faire. En matière de pédagogie, l’interdiction n’est pas recommandée. Autant un formateur, une assurance, une association peuvent avoir un pouvoir prescripteur, autant une interdiction pure et simple est mal comprise ».
Proposer un rĂ©el accompagnement post-permis (peu importe la catĂ©gorie, A ou B / moto ou auto), qui soit rĂ©ellement constructif d’un point de vue pĂ©dagogique, serait constituĂ© de sessions de formations, personnalisĂ©s pour chaque usager, dont le contenu serait adaptĂ© en fonction des informations rĂ©coltĂ©es lors de rendez-vous de « partage d’expĂ©rience ».
Il s’agirait selon moi, d’une mĂ©thode bien plus pertinente pour conditionner l’accès progressif Ă la puissance. Un travail diffĂ©rent pour chaque conducteur, se penchant indĂ©pendamment de son âge sur ses vraies lacunes, prenant en compte sa rĂ©elle expĂ©rience (Ă©ventuellement acquise dans une autre catĂ©gorie) et son niveau de conduite rĂ©el, et serait ainsi disposĂ© Ă passer Ă la catĂ©gorie suivante en se basant sur ses rĂ©elles capacitĂ©s.
On pourrait mĂŞme imaginer une formation dispensĂ©e immĂ©diatement après la formation initiale telle que proposĂ©e Ă ce jour, permettant ainsi Ă ceux prĂŞts Ă s’investir d’avantage dans un cursus sur mesure plus complet (par exemple : formation Ă davantage de situations d’urgence, sur terrain humide, conduite sur piste…), d’accĂ©der immĂ©diatement Ă un vĂ©hicule non limitĂ©. Ce qui serait bien plus pertinent qu’une simple « pĂ©riode de 2 ans », vide de toute autre condition que l’attente, suite Ă laquelle mĂŞme celui n’ayant jamais rĂ©ellement conduit pendant ce laps de temps est « apte » Ă passer au permis A Ă l’issue d’une formation gĂ©nĂ©rique.
Ce qui permettrait ainsi de rĂ©tablir la possibilitĂ© d’accès direct à une catĂ©gorie de vĂ©hicules. En effet en matière de pĂ©dagogie, rien de pire que d’interdire…
Une fois de plus, tu as donnĂ© une très bonne analyse. Constructive, argumentĂ©e et avec beaucoup de sens. Tout l’inverse de cette nouvelle loi 100% bullshit.
Le gouvernement reprend sournoisement ce que l’Europe ( merci Bruxelles, n’en dĂ©plaise aux euro-sceptiques ) lui a obligĂ© de nous rendre. Oui on nous a rendu la libertĂ© de rouler librement avec la fin de cette stupide loi des 100ch .
Mais nos hommes et femmes politiques français ne comprennent rien , si peut ĂŞtre aux groupes de pression de l’automobile qui eux ne sont pas impactĂ©s par ce type de loi ( rien n’empĂŞche techniquement , mis Ă part le coup de l’assurance, un jeune permis avec son A de pouvoir rouler dans la grosse allemande surpuissante de Papa et de faire l’andouille Ă son bord pour finir au mieux dans un champ après une fĂŞte chargĂ©e en alcool et stupĂ©fiants ). Ceci Ă©tant un simple exemple courant.
Le pire dans cette loi, c’est qu’en terme d’accidentologie et de mortalitĂ©, nos ânes du ministère des transports et de la sĂ©curitĂ© routière, ont oubliĂ© une catĂ©gorie qui progresse Ă©normĂ©ment et de façon constante. De qui je parle ?
Bah oui, nos amis les scooters !!! Quid des chiffres de leur mortalitĂ© par rapport aux motards (es)? Et Dieu sait si bon nombres de ces vĂ©hicules sont dĂ©bridĂ©s par nos jeunes adolescents ( perso j’ai fait pareil Ă leur âge ) . Et leur nombre d’utilisateurs progresse Ă©galement en milieu urbain, zone de forte accidentologie s’il en est.
Pourtant, la plupart sont Ă des lieux des 100ch , et il n’empĂŞche qu ils doivent hĂ©las grossir les rangs du fameux ratio 22% de morts pour 2% du trafic, non ???
Et cette loi arbitraire du nouveau permis A2 tient-elle compte ( question sur laquelle tu dois ĂŞtre mieux informĂ© que nous, donc n’hĂ©sites pas Ă nous le prĂ©ciser ) des autres quadras qui pourraient ĂŞtre tentĂ©s par les chants des maxi scooters Ă trois roues, qui par un habile dĂ©tournement de la loi sur l’empattement du train avant, arrivaient Ă faire rouler des automobilistes sans expĂ©rience du monde des 2 roues, sur ces machines de plus de 500cm3 soient disant sĂ©curisantes , mais tout aussi rapides et puissantes que certaines motos.
Bref en France, on préfère interdire et contraindre , plutôt que de se concerter et de faire usage de pédagogie .
Les chats ne font pas des chiens, comme disait le viel adage l’histoire se rĂ©pète donc pour nos gouvernements, l’actualitĂ© rĂ©cente sur la mise en place d’une nouvelle loi travail, nous le rappelle assez bien ainsi.
Vivement ton prochain article .
Merci pour ton commentaire très intéressant !
En rĂ©alitĂ© pour la catĂ©gorie des cyclomoteurs le marchĂ© s’est complètement cassĂ© la gueule ces dernières annĂ©es (et très très violemment) . On ne s’en rends peut-ĂŞtre moins compte ici dans notre milieu rural car davantage de jeunes on de rĂ©els besoin de se dĂ©placer autrement qu’en transport en commun, mais depuis le permis AM en 2013, associĂ© au fait que beaucoup de jeunes ado sont de moins en moins intĂ©ressĂ©s par sortir en scooter (pour le mĂŞme prix certains demandent Ă la famille un Iphone 6S), la pratique est en chute libre. Je pense qu’il faudra un petit moment pour s’en rendre mieux compte.
A mon humble avis, il y avait un gros problème, comme tu le dĂ©cris, concernant les cyclomotoristes qui font n’importe quoi (j’ai aussi bricolĂ© comme un dingue les bĂ©canes des potes Ă cet âge !). Mais c’est un tel soucis dont se rendais très bien compte le ministère de l’intĂ©rieur, dĂ©jĂ en charge de transport (2009 de tĂŞte) : Le nombre de cyclomotoriste en infraction Ă©tait tel, et impossible Ă juguler, que le seul moyen Ă©tait la mise en place d’un dispositif qui dĂ©couragerait le plus de monde possible : Le permis AM ! Et ça a fonctionnĂ© ! Depuis son instauration les chiffres de ventes de cyclo chutent d’environ 11% par an ! depuis 2013…
Tiens, tiens… instaurer un nouvelle lĂ©gislation contraignante pour pouvoir conduire une moto… En voilĂ une bonne idĂ©e pour diminuer le nombre de motards, non ?
Ah et concernant les Scooters Ă 3 roues… Tu fais bien d’en parler ! En effet pour conduire un vĂ©hicule de catĂ©gorie L5e un simple permis B, et une formation de 7H (après 2 ans de permis B) suffisent pour pouvoir en conduire un !
Pour contourner les règles et passer un trois roues normalement destinés à être conduit avec un permis A en catérogie L5e : les deux roues du train avant sont écartées de 460mm. En dessous un vrai permis moto adéquat (et donc A2 maintenant) serait obligatoire. Quelques millimètres font parfois la différence !
Ainsi, juste un permis B n’ayant aucune base de formation moto + une formation gĂ©nĂ©rique de 7h suffisent Ă conduire un MP3 500 par exemple, de plus de 40cv. Et comme le permis B n’ayant lui aussi aucun accès progressif Ă la puissance… Je te laisse en tirer les conclusions !
Ah oui, les ventes chez Piaggio se portent très bien :p
Je crois que je vais arrĂŞter de te lire en fait… C’est pas bon pour mon coeur !
Vivement les prochaines gĂ©nĂ©ration, en espĂ©rant qu’ils soient meilleurs (j’ai un peu peur quand mĂŞme…)
J’apprends aujourd’hui les consĂ©quences de cette règlementation qui me surprend grandement par ses modalitĂ©s d’application. IntĂ©ressĂ© par le monde des deux roues depuis peu, je me renseigne il y a environ un an (courant 2015) pour passer ce fameux permis A (ayant dĂ©jĂ l’âge requis Ă l’Ă©poque). Pour des raisons professionnelles je repousse le projet jusqu’au mois d’aoĂ»t de cette annĂ©e (2016) oĂą je me prĂ©sente Ă nouveau dans mon auto/moto Ă©cole favorite pour finaliser l’inscription. Pas de mention de cette loi fraichement arrivĂ©e par le moniteur. Je fais mes leçons normalement sur XJ6 et parfois sur MT07, tout va bien et je prends mon pied. Je passe l’examen du plateau. Un bon moment de pression mais bonheur, c’est une rĂ©ussite. Je me projette dĂ©jĂ comme un gosse sur mon futur deux roues, loin d’imaginer que je suis entrain de passer Ă cĂ´tĂ© de cette petite loi qui change tout. Dernières leçons ces jours-ci et me voilĂ prĂŞt Ă passer l’Ă©preuve de circulation la semaine prochaine, bien dĂ©cidĂ© d’en dĂ©coudre. J’entends alors le moniteur rĂ©capituler devant deux autres Ă©lèves et moi « OK, donc on aura deux A2 et un A Ă passer ». Lorsque je comprends que je ne suis pas le possible futur A en question je m’inquiète et questionne le moniteur. Quelle n’est pas ma surprise lorsqu’il m’apprend les dĂ©tails de cette fameuse loi entrĂ©e en vigueur en juin. Horreur, donc Ă deux mois près, je suis considĂ©rĂ© comme un conducteur qui devra attendre non moins de deux annĂ©es supplĂ©mentaires avant de faire l’acquisition de la moto qu’il souhaite et sans restriction. Cerise sur le gâteau, j’apprends que je devrais payer une petite formation pour, je cite le service public, apprendre à « m’adapter Ă un nouveau vĂ©hicule (>35Kw) et Ă une pratique sĂ©curitaire » qui va avec… alors que je roule dĂ©jĂ aujourd’hui comme Ă©lève sur de telles machines, que je fais toutes mes formations sur de telles machines et que je passe toutes mes Ă©preuves sur ces mĂŞme machines… WTF (What The Fuck pour les non anglophones) ?!
Je suis sidĂ©rĂ©. Je ne comprends pas cette phase de transition complètement illogique. D’un cotĂ© on laisse aux motos Ă©coles jusqu’en fin d’annĂ©e pour s’Ă©quiper en consĂ©quence de motos bridĂ©es, de l’autre on demande aux Ă©lèves en cours de formation qui continuent Ă apprendre sur des motos considĂ©rĂ©es comme celles du nouveau permis A, de se contenter du permis A2 (et de patienter non pas un mois, deux ou six mais deux…ans !! avant de pouvoir rouler sur des motos similaires Ă celles qu’il a dĂ©jĂ utilisĂ©). Ceci sans compter le petit billet des 7H de formation sur les motos que l’on a justement dĂ©jĂ utilisĂ© mais que l’on doit apparemment dĂ©couvrir Ă nouveau… Je suis exaspĂ©rĂ©, limite dĂ©goutĂ©. Moi qui voulais investir rapidement, je suis bien refroidi. Je vais prochainement Ă©crire Ă la prĂ©fecture et Ă d’autres instances pour tenter de leur faire prendre conscience de cette situation ridicule.
Salut Ă toi et un grand merci pour ton commentaire, qui permet d’illustrer parfaitement cet article ! Je me suis d’ailleurs permis de le mettre en avant sur Twitter tellement il correspond Ă une situation que j’ai souvent l’occasion d’expliquer.
Je comprends à 200% ton exaspération devant cette situation, te retrouvant clairement le « cul entre deux chaises ».
Et imagine si tu avais, comme de nombreux quadras et quinquas qui passent le permis en Ă©talant les cours sur une grosse pĂ©riode en raison des occupations personnelles et professionnelles, dĂ©jĂ achetĂ© une bonne grosse routière ou un custom ! (qui plus est, il ne s’agit pas vraiment de machines qui permettent de faire des folies)
J’ai vu des Ă©lèves ayant prĂ©vu la prĂ©-retraite approchant, de rĂ©aliser leurs rĂŞves de gros roadtrip en france ou en europe, en ayant dĂ©jĂ achetĂ© la BMW de leur rĂŞves tout Ă©quipĂ©, tomber des nues comme toi en apprenant la nouvelle… Certains, inscris avant Juin font tout leur possible pour terminer leur formation avant dĂ©cembre. Pour les moins chanceux, qui ont souhaitĂ© s’inscrire après la date fatidique, c’Ă©tait dĂ©jĂ trop tard, se retrouvant donc parfois avec une moto inutilisable pendant 2 ans !
Certains ont mĂŞme fini par renoncer Ă s’inscrire, et je ne peux que les comprendre. RapiditĂ© de la mise en oeuvre de la nouvelle rĂ©glementation, peu de communication sur le sujet en dehors de la presse et du web spĂ©cialisĂ©, et surtout une progressivitĂ© clairement inappropriĂ©e qui ne prends en rien en compte l’expĂ©rience et les compĂ©tences rĂ©elles du conducteur…
Comme expliquĂ© dans l’article, la progressivitĂ© dans l’accès Ă la puissance est recommandĂ©e depuis longtemps par les professionnels de la formation et les associations (notamment lors des recommandations Ă©mises aux prĂ©cĂ©dents CNSR), et pas que pour la moto. Mais alors absolument pas comme ça ! Preuve en-est qu’un Ă©lève n’ayant conduit aucune moto pendant 2 ans peut très bien passer de A2 Ă A en passant cette formation de 7h, et rĂ©ellement dĂ©buter sur n’importe quelle machine par la suite… Ce qui dĂ©monte complètement la rĂ©alitĂ© de l’aspect « progressivité » de cette mesure.
En effet, on marche clairement sur la tĂŞte.
Comme je le dis souvent, dernièrement tout semble fait pour dĂ©tourner les français de la moto Ă long terme…
Une aberration, il ne ne savent plus quoi faire pour nous mettre des bâtons dans les roues.